Posté le 31 août 2023 par La Rédaction

À l’orée de sa douzième saison dans le costume de président de la JL Bourg, Julien Desbottes balaye l’actualité du club.

Avec du recul, peut-on dire que la saison 2022-23 a été la plus belle de l’histoire du club ?
J’ai toujours envie de croire que oui (rire). Il est compliqué d’ignorer d’où l’on vient et je suis obligé de me satisfaire de terminer dans le Top 4 français, surtout lorsque l’on sait à quel point la concurrence est rude. Quand on voit la composition du dernier carré, je suis obligé de me dire que c’était la plus belle.

Ce qui place de fait la barre assez haut pour 2023-24, avec pratiquement la nécessité de faire aussi bien, si ce n’est mieux…
Oui, c’est le monde de l’entreprise. Ça place les ambitions de plus en plus haut, mais il faut faire autre chose si l’on ne veut pas de ces enjeux-là. Je préfère avoir à gérer un excès d’ambition, issu de la qualité de nos résultats, plutôt qu’une situation de crise.

L’été de la JL a été plus mouvementé que prévu. Vous avez d’abord été la première équipe à boucler votre recrutement, avant l’épisode du départ imprévu de Pierre Pelos fin juillet, qui a laissé une forme d’amertume…
Si l’on a terminé en premier, c’est parce que les gens à qui l’on a proposé des contrats nous ont dit oui très facilement. C’est un vrai changement de statut de notre club. Même au niveau international, cette nouvelle dimension a ensuite porté ses fruits dans notre capacité à attirer très vite un remplaçant à Pierre (Maksim Salash, un international biélorusse, NDLR). Vis-à-vis de cette histoire, j’ai toujours le même sentiment qu’à chaud. Sportivement, je comprends entièrement l’intérêt d’aller rejoindre Gran Canaria, une très grande équipe européenne. Après, c’est assez déceptif de jouer au chat et à la souris alors que ça fait longtemps qu’on se connaît. Le coup de fil attendu à l’époque n’a toujours pas eu lieu…

Cette saison est votre quatrième d’affilée en EuroCup. N’est-ce pas le domaine où il y a un cap à franchir ?
Parmi ces quatre saisons, deux ont été disputées dans des circonstances Covid. Cela ne nous a pas permis de faire intégrer la dimension européenne à l’ensemble de notre public, ce qui est d’ailleurs décevant pour moi. Cela passe effectivement par un résultat de qualité supérieure. On s’est donné les moyens de jouer sur tous les tableaux. La nouvelle formule de l’EuroCup peut aussi nous permettre d’avoir des matchs décisifs à domicile.

Sur un plan personnel, vous avez été élu au comité directeur de la ligue. Pourquoi avoir voulu y aller ?
Parce qu’il y avait un nouveau président et qu’on me l’a proposé. Surtout, à partir du moment où je me rends compte que même un club comme le nôtre peut se retrouver freiné par la position du basket français dans le sport, je me dis que je n’ai pas envie d’être parmi les râleurs. Je préfère être dans le camp de ceux qui râlent mais essayent de prendre les choses en main.

Quel est votre regard sur l’évolution du championnat de France ? Il y a dix ans, dans une Pro A ouverte aux quatre vents, vous auriez été candidat au titre. Désormais, avec l’émergence de la superpuissance Monaco, cela n’est plus vraiment possible…
Il faut faire avec. J’aime mieux être dans une ville comme Bourg, en étant challengé avec toutes les difficultés que cela représente, que de gérer un club à la manière de Monaco, simplement avec une fortune personnelle. J’assume ça totalement. Je trouve que c’est encore plus beau d’être dans cette posture. C’est plus dur, mais je ne pense pas qu’on n’ait aucune chance. L’histoire pourrait être encore plus belle, il faut s’en servir comme outil de supermotivation.

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