Le monde des bouquinistes est assez mystérieux pour le profane.
Il est difficile de le cerner car il y a tant de paramètres que seul le bouquiniste professionnel arrive à en être le maître, et il n’est pas toujours bavard.

Autour du produit, quel qu’il soit, le bouquiniste interroge bien évidemment son état, et celui du marché qui peut se révéler surprenant, ainsi celui d’Arsène Lupin qui s’est relancé grâce à la série Netflix avec Omar Sy. Importants aussi nous dit Philippe Grosjean, notre guide érudit,
le lieu de vente, la personnalité, la crédibilité et la visibilité du professionnel sans oublier le rapport de confiance qui s’installe à la longue avec la clientèle…
Et un mot d’ordre, « ne jamais jeter. » Un jour, un client ramène à Philippe un lot de livres d’art et lui révèle que depuis des années il collectionne tous les documents qui touchent à l’univers gay, affaire conclue et c’est après un certain temps que notre bouquiniste fait une bonne affaire avec un centre de recherche gay aux USA. Ce bouquiniste chevronné a aussi, un exemple parmi tant d’autres, chiné pour un riche suisse obsédé par tout ce qui avait trait au monde de la drogue, « et quand il est mort, ce fut terminé pour le marché. »

Il y a aussi le hasard, très important. Celui des rencontres, des trouvailles dans les greniers et les caves, des cartons et des cartons et soudain une pépite, des Simenon, des San Antonio avec des dédicaces de l’auteur. Et là commence pour l’acquéreur l’attente, l’occasion, et encore sans doute un peu le hasard, trouver le client. Guy David qui exerce en Belgique, très pointu sur le roman policier, tombe un jour sur le 1er roman de Frédéric Dard, écrit à 17 ans, « La Peuchère », grand prix de la ville de Lyon en 1938, « j’ai trouvé preneur à plusieurs milliers d’euros il y a 10 ans, maintenant ce serait moins ». Car il y a le moment, l’offre et la demande ; ainsi nous informe Philippe, dans les années 70, les cartes postales ont cartonné avec de bons prix à la clef, « les petits villages avec marché et costumes et surtout datées » mais internet est arrivé et le site « Delcampe » et ses millions de cartes de tous les pays.

Internet pour Jean-Philippe Vernoux, bouquiniste depuis de très nombreuses années sur Bourg, ce n’est pas vraiment l’ennemi de sa profession, et de citer, des 33 tours de Chantal Goya qui ne seraient jamais partis sans cet outil, et plus exemplaire, cet Ukrainien fan d’accordéon musette qui en a commandé des lots et des lots.
« Dans ma boutique (Bulles et compagnie, avenue de Mâcon), j’ai le bassin de Bourg, un peu plus étendu dans les salons, et avec Internet j’ai le monde entier. »
Nos amis les bouquinistes n’ont donc pas peur ce cet outil qu’ils ont appris à maîtriser, mais cela doit s’accompagner, comme avant, de la connaissance et du travail.
« Le métier de bouquiniste n’est pas mort, il est en train de naître », à méditer nous dit Philippe Grosjean.

Les bouquinistes de Bourg vous donnent rendez-vous :
Chaque samedi, à partir du 26 juin, vers le Carré Amiot
Les 12 et 13 juin à Pérouges

Agenda des Chineurs

Dimanche 20 juin

Vide-greniers du RCCM
Stade de rugby, Malafretaz

Samedi 3 juillet

Brocante ASGGM, vente au déballage de bibelots et vêtements
Stade Paul Mélinon, Guéreins

Dimanche 11 juillet
Foire, antiquités et brocante, marché aux disques et instruments
Marché couvert, Bourg-en-Bresse

Dimanche 11 juillet
Vide grenier
Neuville-sur-Ain

Dimanche 25 juillet
Vide-greniers de la Dynamique désidérienne
Saint-Didier-sur-Chalaronne

Samedi 14 août
Puces de Roissiat
Place du Candi, Courmangoux

Dimanche 15 août
Vide-greniers
Places et rues adjacentes, Esplanade du Petit Tour, Saint-Trivier-de-Courtes

Dimanche 5 septembre
Vide-greniers, marché aux puces
Trévoux

Dimanche 12 septembre
Bourse numismatique et cartophile, bourse de collections
Centre Jean Marinet, Bellegarde-sur-Valserine