Notre chroniqueuse Florence Béréziat a testé la montée de la “Pyramide du Bugey” avec le coureur bressan Geoffrey Soupe, accompagné des jeunes cyclistes de Talents 01.
Programme du jour
Effectuer les 112 derniers kilomètres qui empruntent les routes de l’Ain jusqu’au Grand Colombier, et quant à moi, rejoindre les cyclistes à Culoz, pour l’ascension de ce col mythique en empruntant les fameux lacets. Le Grand Colombier est l’un des 3 cols hors catégorie du massif du Jura. Il a déjà été franchi en 2012, en 2016 avec une double ascension, en 2017 et fait maintenant partie du patrimoine de la course. Le directeur du Tour Christian Prudhomme le surnomme même “la pyramide du Bugey”.
Cet automne, et pour la première fois, l’arrivée sera au sommet. Panoplie impeccable (Ozarm) et Rolls Royce à pédales (un vélo électrique prêté pour l’occasion par le magasin Optimum Bikes), me voilà prête à relever le défi. Nous quittons Culoz pour affronter immédiatement des bosses et des côtes sévères. L’entrée sur les fameux lacets se fait après 2 kilomètres ombragés, mais non sans effort. Puis, sous une chaleur lourde, réfléchie par la roche blanche, nous franchissons les premières pentes qui varient de 9 à 14%. Ce premier tronçon est raide et à l’abri du vent.
Les jeunes et Geoffrey, eux, ont déjà avalé la montée de la Selle de Fromentel (1 174 m), le Col de la Biche (1 325 m) ; il nous reste les 18,3 km de dénivelé, les plus durs, jusqu’au sommet à 1 501 m. Dans l’un des virages, un banc offre un point de vue à couper le souffle sur le vert émeraude du lac du Bourget et du Rhône. Le slogan “ici c’est l’Ain” barre la route de ses lettres jaunes en de nombreux endroits. Puis à l’intersection, il faut virer à gauche et c’est parti pour une ligne droite de 3 km avec de nouveaux passages de 9 à 14%. Cette ascension est piégeuse : elle nous offre de bref moments de répit, trompeurs, notamment après les lacets en pente douce, partie ombragée par les forêts de Culoz et d’Anglefort.
Ces huit premiers kilomètres sont particulièrement difficiles mais c’est une fois en haut que je comprends mieux la volonté farouche des cyclistes d’atteindre le sommet. De là, l’horizon est extraordinaire avec une vue magnifique sur le Mont Blanc. Cette expérience restera inoubliable pour moi et aura marqué mon esprit par ses caractéristiques sportives et ses paysages à couper le souffle.
Qui est Geoffrey Soupe ?
» Il est né le 22 mars 1988 à Viriat. » C’est un coureur cycliste professionnel, membre de l’équipe “Total Direct Energie” qui s’est initié à ce sport à l’école de cyclisme de Bourg-en-Bresse.
» En 2010, il signe son premier contrat professionnel avec la FDJ, puis de 2015 à 2019 avec Cofidis.
» Initialement sprinter, il se spécialise dans le rôle de “poisson-pilote”, notamment au profit de son coéquipier Nacer Bouhanni.
» Il a participé deux fois au Tour de France en 2015 et 2016 et fait également partie de la sélection pour cette édition 2020.
Son avis sur cette étape
« L’étape du Grand Colombier, au départ de Lyon, est très dure surtout dans sa dernière partie après le passage à Artemare. On rentre dans le vif du sujet en empruntant le côté le plus dur du Grand Colombier (col de la Selle de Fromentel) avant d’aller chercher le col de la Biche qui sera usant et surtout très exigeant puis rapide sur la descente direction Gignez. Ensuite la traditionnelle montée du Grand Colombier par Culoz va laisser la place aux offensives. C’est une étape promise aux grimpeurs. »
L’avis des jeunes de Talents 01 – Centre d’entraînement, de formation du Comité de l’Ain et nouveau pôle espoir régional
» Elie : « J’ai trouvé cette étape extrêmement difficile. L’enchaînement des différentes difficultés fait très mal aux jambes, surtout avec la chaleur qui était très forte. J’ai hâte de voir passer le Tour et de savoir qui va remporter cette très belle étape. »
» Lenny : « C’est une étape épuisante et longue qui est rendue difficile avec l’enchaînement des différents cols. Les grimpeurs vont se faire plaisir et je pense que le classement général va être chamboulé. »
» Enzo : « Super expérience de rouler en compagnie de Geoffrey sur mes routes d’entraînement, et d’échanger avec lui. On a peu l’occasion de pouvoir le faire avec des professionnels. Cette étape promet une belle bataille et un magnifique spectacle, elle sera sûrement décisive pour le classement. »
Dimanche 13 septembre
Distance : 174,5 km
Départ Lyon
» 12:50
» 10:50 (caravane)
Montée de la Selle de Fromentel (1 174 m)
» 15:29 » 12:47 (caravane)
Col de la Biche (1 325 m)
» 15:59 » 14:20 (caravane)
Arrivée Grand Colombier
» 17:13
» 15:44 (caravane)
Détail de l’étape sur www.letour.fr
