Posté le 30 novembre 2023 par La Rédaction

Le 15 décembre (et non le 22 comme indiqué dans la version papier du Magville) aura lieu le dernier apéro-ciné dans la salle du Zoom, à Bourg, qui fermera ensuite ses portes. L’action culturelle continuera hors les murs, explique sa directrice Aurélie Marpeaux.

Comment est né le Zoom ? En tant que comédienne, j’avais fait le constat que les équipes artistiques de théâtre et de cinéma ne se rencontraient pas. J’avais envie d’ouvrir un lieu où l’image et le théâtre pouvaient se réunir. D’où la création du Zoom. Un lieu dédié à la création, aux résidences artistiques et à la recherche des pratiques vidéo, arts numériques et cinématographiques à Bourg.

Quel a été le premier événement accueilli ? Nous (avec Vincent Pradeau, le régisseur) avons reçu en résidence la compagnie Haut et Court de Joris Mathieu. Puis très vite, nous avons créé les rendez-vous des apéros-ciné autour des courts-métrages. Le court, c’est le début des carrières des réalisateurs, des comédiens et des techniciens. Nous voulions le remettre en lumière autour d’un moment de convivialité et d’échanges. À l’époque en ouverture des séances de ciné, il y avait une projection de courts, remplacée ensuite par la publicité.

Le succès a été au rendez-vous ? Je crois. Nous avons eu très vite plus de 50 compagnies en résidence en 10 ans avec des propositions de spectacles en fin de résidence. Il y a eu la Toute Petite Compagnie, les Diesels, Arnica, Astrid et sa compagnie, In Extenso (93)… Pour nos apéros-ciné, nous avons reçu 5 000 personnes par an jusqu’au Covid. Cela représente 25 levers de rideau, la réception de 1 000 courts-métrages et la diffusion de plus 300. Nous avons lancé le festival du court. Aujourd’hui, nous bénéficions d’une reconnaissance régionale, voire nationale. Un lieu qui diffuse des courts tous les vendredis, il y en a peu en France.

Vous avez été accompagnée dans cette aventure par de fortes personnalités : J.-J. Bernard, J.-P. Rodet et aujourd’hui V. Charnay. Elles ont compté pour vous ? Oui, Jean-Jacques, c’était un peu mon « papa » du cinéma. Il me disait : « C’est complètement fou de faire un truc comme ça à Bourg. Mettre ses fonds propres dans un lieu culturel… Mais je te suis ! » Jean-Paul Rodet, c’est le premier qui m’a reçue au Département et apporté une aide. J’ajoute aussi Guillaume Lacroix qui trouvait l’idée originale. Il a été très à l’écoute. Sans oublier notre présidente actuelle, Vasilica Charnay.

Pourquoi souhaiter arrêter le Zoom en tant que lieu de diffusion ? Nous réfléchissons depuis un an avec l’équipe sur le devenir de la structure et sa pérennisation. Pour le faire évoluer, il faudrait des moyens financiers et humains que nous ne pensons pas possible de mobiliser. Quand on a fondé le lieu avec Vincent, nous pensions aussi qu’à un moment, il faudrait passer le relais. C’est bien d’avoir de nouvelles énergies. Et puis nous nous sommes dit que nous pourrions transposer le concept, aller conquérir un nouveau public en allant chez lui. C’était une aventure artistique merveilleuse, je n’ai aucun regret. Nous allons partir hors les murs et fermer le Zoom fin décembre. Tout a été fait en bonne intelligence avec nos partenaires : Ville, Département, Région, Drac… qui ont compris pourquoi nous souhaitions transformer les choses.

Vous aurez du temps pour développer aussi votre carrière devant et derrière la caméra ? Oui. Mon métier à la base, c’est comédienne. J’ai pris tellement de plaisir à diriger les comédiens, la mise en scène, le travail avec les techniciens… J’ai connu une aventure grandiose avec mon film À point qui est allé aux César. Et puis la vie est pleine de surprises. Le directeur de casting sur mon court a deviné que j’étais comédienne, et il voulait me faire jouer dans Suprême (biopic sur NTM), mais le tournage a été décalé à cause du Covid. Il a réitéré son offre pour le casting De grandes espérances. Un film où mon rôle a été remarqué. Je travaille actuellement sur deux longs-métrages.