Posté le 29 mars 2021 par La Rédaction

Le slogan « violet un jour, violet toujours » pourrait illustrer à merveille son parcours au club. Il franchit, « amené par un copain » le portail de Verchère en 1988 : « mes parents étaient sportifs mais pas issus du sérail rugbystique ». Il a fait toutes ses classes sous la tunique violette avec en point d’orgue, le titre de champion de France Reichel B en 2001 « avec une bande de potes ». La seule infidélité à ses couleurs, elle se situe en 2002-2003 où il évolue au LOU. À son retour à Bourg, il endosse, en plus de sa tunique floquée du numéro 12 de joueur de l’équipe fanion, celui de salarié, en tant qu’éducateur sportif. À 21 ans, il fourbit ses premières armes de coach auprès de la jeunesse « je suis passé par toutes les classes d’âge et par le centre de formation et j’ai aussi tout de suite validé mes diplômes d’entraineur de rugby. J’étais programmé pour entrainer. »

Entraineur à 27 ans

Alors tout bascule très vite : « à l’issue de la saison 2008-2009 en Pro D2 où j’avais joué une vingtaine de matchs », il décide de franchir le cap, à 27 ans, et devient entraineur de l’équipe fanion avec Franck Maréchal. Mais pourquoi si jeune ? « En tant que joueur, je prenais moins de plaisir, car on m’amenait sur un jeu qui ne me correspondait pas trop. » Et à l’issue de la relégation, le club souhaite prendre un virage « repartir sur un nouveau cycle en s’appuyant sur la jeunesse et la formation. J’ai pris mes responsabilités. » Forcément, cela nécessite de mettre quelques barrières avec des coéquipiers devenus « ses » joueurs « avec quelques regrets car ça a coupé quelques relations d’amitié » avoue Yoann. Et alors comment expliquer cette longévité ? « J’ai beaucoup évolué dans ma façon d’entraîner, j’ai appris. Avant, j’étais un entraineur contrôlant qui ne faisait pas totalement confiance. J’ai évolué dans ma relation avec l’autre, dans la responsabilisation des joueurs » et d’avouer « je me suis beaucoup inspiré des entraineurs que j’ai côtoyés en jouant, même si j’avais un regard critique, il y a des choses que je reprends ». Méthodique, organisé, soucieux du détail, déterminé, il donne à voir une belle palette du coach moderne développant notamment des compétences dans le management « la gestion humaine, j’ai toujours aimé ça. Je m’inspire de gens qui ont une vision du management qui me plaît : Urios, Marc Lièvremont ou encore Onesta. » À 39 ans, Yoann Boulanger a déjà vécu de nombreuses émotions même s’il sait les maîtriser « de la plus belle avec le titre de champion de France en 2013 à Gerland contre Bourgoin à la plus triste avec la descente de Pro D2 en mai 2019 à l’issue d’une saison très cohérente ». La Pro D2, voilà l’attente de tout le peuple bressan qu’il sait aussi passionné qu’impatient et exigeant : « nous sommes, staff comme joueurs des compétiteurs, et nous aussi, nous augmentons le curseur d’exigence pour aller plus haut. »

Deux ans de plus à l’USB

Et si un jour une opportunité d’entrainer ailleurs se présentait, quel serait son choix ? « Je ne me suis jamais posé la question, pour l’instant je ne me projette pas dans un autre club. Est-ce que je pourrais mettre le même engagement et le même investissement que dans mon club de cœur ? » explique celui qui vient de parapher une prolongation de contrat de 2 ans. En attendant de reprendre le marathon de ce championnat Nationale, Yoann profite de quelques jours de vacances consacrés à un peu de bricolage à la maison, à un peu de sport et surtout à la famille « ça commence à parler rugby à table car mon fils de 11 ans joue à l’école de rugby » sourit-il… Et en livres de chevet, forcément, il est aussi question de sport en général et de rugby en particulier « je lis les plus grands managers du sport et l’autobiographie de Guy Novès » comme pour confirmer, que le rugby n’est jamais très loin !

©Photo principale : J.F Basset