Posté le 28 septembre 2020 par La Rédaction

Que de chemin parcouru dans la saga de la famille Jeanvoine. Tout d’abord Léon, originaire de Plombières-les-bains, blessé pendant la première guerre mondiale, qui au titre de la loi de 1916, pu suivre une formation professionnelle pour les militaires réformés pour infirmité de guerre. C’est l’école d’horlogerie de Cluses que choisit Léon. Il s’installe en 1936 dans une petite échoppe de la rue Thomas Riboud. À son fils Paul, il transmet le virus de l’horlogerie qui se perpétue depuis quatre générations. Son diplôme en poche, Paul vient rejoindre son père quelques années plus tard.

Puis, c’est Alain, le fils de Paul, breveté de l’école de Morteau qui poursuivra et développera l’entreprise familiale, avant de céder cette dernière à ses deux fils, Hervé et David. « J’ai passé cinquante ans dans ce commerce, cinquante ans de bonheur ». Jeune retraité, Alain devenu travailleur indépendant, met sa passion et son savoir- faire dans la restauration de tous les mécanismes d’horlogerie ancienne et notamment l’horloge franc comtoise. Grâce à ses compétences et son talent, il redonne vie à un patrimoine. « Quoi de plus passionnant que de restaurer une horloge dans le respect de sa création d’origine et d’entendre le tic-tac d’un beau mécanisme. Les Comtoises, véritables objets de collection, poursuit Alain Jeanvoine, sont des horloges très populaires, qui pendant des générations ont rythmé le temps dans presque toutes les fermes de France ». Comme son nom l’indique, elle est née dans le Haut Jura et en Franche-Comté vers la fin du 17e siècle, la fabrication industrielle s’achevant au début du 20e siècle. « La rudesse des hivers permettait aux cultivateurs qui avaient très peu de travail pendant cette longue période de l’année, de faire une activité horlogère en assemblant les mouvements, en préparant les aiguilles, les frontons, les cadrans en fabricant des pièces, en assemblant la gaine ». Car l’horloge comtoise, c’est aussi la gaine le plus souvent en sapin décorée à la main suivant cette technique unique et particulière de la peinture gravée. Il est très difficile de reproduire à l’identique une gaine d’horloge comtoise, car elle possède des règles strictes alliant la robustesse, la simplicité et un esthétisme atypique.

« L’horlogerie, ma passion, ma raison d’être… »

Alain Jeanvoine est intarissable lorsqu’il parle de son métier « les comtoises se caractérisent par la présence de deux mécanismes, le premier pour le mouvement, le second pour la sonnerie. Ces mécanismes sont situés côte à côte dans une cage en fer démontable. L’entrainement est effectué par deux poids en fonte ». Le cadran des comtoises comporte très souvent une signature avec, en dessous le nom d’une ville où d’une localité. « Aussi bizarre que cela puisse paraître, on trouve le nom du revendeur mais pas celui du fabricant ! » Et de conclure « L’horlogerie, ma passion, ma raison d’être, c’est un métier de haute précision qui permet de faire revivre quelque chose qui ne fonctionne plus. C’est ce qui rend ce métier fascinant ».