Posté le 1 mars 2021 par La Rédaction

Filmés à Bourg-en-Bresse, bientôt vus des millions de fois. Six couples de Bourg et ses environs défilent au milieu de beaucoup d’autres dans le clip de « La Maison de retraite » de Michel Jonasz, chanson nominée aux Victoires de la Musique du 12 février. Les deux réalisateurs, Yves Le Coz et la Viriatie Amélie de La Fontaine, racontent comment ils ont mis en images cette énorme bouffée de tendresse avec de vrais Bressans.

On dirait Chantal et Pascal…

Les habitués de Bourg et YouTube auront reconnu Pascal Ainardi et Chantal Veuillet. Les ex-piliers de la MJC ne sont pas les seuls Bressans à tourner dans « La Maison de retraite », le clip de Michel Jonasz. Passent Jacqueline et Pierre de La Fontaine, Josette et Jean-Yves Le Bail, Jeannette et Denis Dubois, Françoise Noblet et Fred Latuyade. Pierrette Gaité et Gérard Chagnard ferment le bal d’une valse en apesanteur. Soit, six couples à la ville ou de circonstance, originaires de Bourg et environs, enseignants à la retraite pour la plupart, toujours actifs dès qu’il s’agit de culture. Filmés en extérieur à Bourg, du square des Quinconces au boulevard de Brou, en passant par l’avenue Alsace-Lorraine. Bientôt vus par des millions de téléspectateurs.

Une enfant de Viriat, devant et derrière la caméra

amelie de la fontaine et yves le coz
Amélie de La Fontaine et Yves Le Coz.

Que leur vaut cet honneur ? Le choix des deux réalisateurs : Yves Le Coz et Amélie de La Fontaine. Elle, professeur des écoles, enfant de Viriat, fille de Jacqueline et Pierre, ces instits fous de musique et de danse. Lui, Breton de Perros-Guirec, prof d’EPS, danseur et vidéaste. Pour eux, la création artistique est l’alpha et l’omega de la pédagogie. Le couple l’enseigne dans les établissements scolaires des quartiers sensibles des 19e et 20e arrondissements de Paris, en tire des vidéos et acquiert une certaine reconnaissance. Ce bouillonnement vient aux oreilles de Michel Jonasz qui, ça tombe bien, cherche un clip pour accompagner La Maison de Retraite aux Victoires. « Son attaché de presse nous a appelés le vendredi avant Noël. On avait quinze jours pour le faire ! » Rude challenge. À travers le repoussoir de la maison de retraite, Michel Jonasz chante la peur de vieillir, et surtout celle de ne plus s’aimer. La valse claudicante dit tout du mouvement perpétuel du temps. Comme dans la valse, la vidéo joue sur trois temps, trois tableaux imbriqués les uns dans les autres. D’abord, Michel Jonasz qui chante, filmé face caméra en plan très serré. Ensuite, Amélie et Yves qui dansent autour de la table de leur appartement, hommage revendiqué au P’tit bal de Bourvil revisité par Decouflé.

Enfin, les figurants. « Après appel à figuration, on a retenu nos potes, la famille, des collègues, des voisins, des gens de l’entourage de Michel Jonasz… » Côté people, citons Valérie Kaprisky, ou l’acteur Philippe Rebbot, et puis c’est tout. Ces couples de tous les âges, de 18 à 80 ans, défilent dans une folle farandole. « Ce sont des gens qui s’aiment et des combattants, puisqu’il s’agit d’une chanson d’amour et de combat. » Les uns se chamaillent, d’autres se roulent une grosse pelle. Ils marchent main dans la main, courent dans la rue, se frôlent, se parlent, se sourient, se jettent des regards complices, s’enlacent, valsent et s’embrassent. Mention aux Bressans castés (un peu) pour leur âge respectable, mais aussi pour leur état d’esprit « libre et confiant, apprécie Yves. On n’a pas trouvé ça ailleurs. » Jonasz, pourtant réputé pointilleux, ne s’y est pas trompé. « Il a d’abord été surpris. Après, il a validé à 100 % ! »

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