Posté le 8 juin 2023 par La Rédaction

L’équipe Visibilis s’installe dans le canapé avec Cédric Guy, entrepreneur au parcours atypique. Repreneur du Bistrot d’Edgar, aujourd’hui appelé La Maison Jacobins, il partage les nombreux défis qu’il a dû relever.

À la fin de tes études, tu entames un parcours professionnel. À quoi ça ressemble ?
À ce moment-là, je ne sais pas où je veux aller… Je suis une formation commerciale pour une société dans la santé animale et deviens commercial pendant une quinzaine d’années. Après deux mois d’arrêt forcé – la faute au premier confinement -, j’entame ma bascule et finis par quitter l’entreprise.

Pourquoi décider d’arrêter ta carrière salariée ?
Parce que j’ai envie de me lancer et de créer ma société ! Cette idée me trottait dans la tête depuis un moment, c’était déjà clair ! J’ai eu une proposition pour racheter un bar-restaurant dans le centre-ville alors en liquidation judiciaire. J’ai saisi l’opportunité.

Comment ça se passe, au début ?
Ça commence bien, il fait beau et l’on sort du premier confinement : les terrasses sont bondées. Puis vient le deuxième confinement en octobre, et l’on reste fermé pendant 8 mois, jusqu’en mai 2021. Après quatre mois d’ouverture, la trésorerie ne suffit pas pour assumer une fermeture de
plusieurs mois.


Tu as eu droit aux aides qui couvrent tes charges fixes, mais ton salaire ?
Quand tu es entrepreneur depuis quatre mois, tu ne te sors pas de salaire. J’avais encore une couverture Pôle emploi. Au moins ça pour tenir ! Même si je n’aime pas le principe…

On sort du confinement le 19 mai 2021, comment se passe la réouverture de l’établissement ?
Tout se passe bien, excellent départ ! Mais le 22 juin, une friteuse prend feu et ma cuisine part en cendres. L’établissement est sauvé grâce à l’action des pompiers et du gaz qui sont intervenus rapidement.

Tu es obligé de mettre au chômage ton chef cuisinier ?
Oui. J’en avais deux. L’expert incendie m’a prévenu qu’avec les assurances, ça allait prendre du temps. Effectivement, 23 mois plus tard, c’est toujours en cours…

Tu as des gens autour de toi durant ces épreuves ?
Je me suis retrouvé seul pour tout reconstruire. Mes parents sont là pour m’épauler, même s’ils n’ont pas compris mon choix d’arrêter un travail dans lequel je réussissais. J’aime me challenger, c’est aussi ça le but de l’entreprenariat. Ce sont autant de défis que l’on se lance et que l’on a envie
de relever.

Tu n’as donc plus la restauration, mais toujours le bar qui peut tourner…
Tout ce qui ne tue pas rend plus fort, il faut se réinventer. Les gens ont besoin de sortir pour s’amuser. Il a fallu rendre le bar dynamique, j’ai créé des événements, des soirées à thème, j’ai ouvert une salle pour les soirées des entreprises… Je me démène.

Qu’en est-il aujourd’hui ?
On a rouvert le restaurant ce 26 avril. Ça cartonne ! On est une dizaine et je recrute encore. J’ai monté une cuisine dans l’esprit « bistronomique ». Les plats sont faits maison par mon chef et mon second, qui ont chacun fait leurs armes dans des restaurants gastronomiques.


Le Bistrot d’Edgar n’est plus ?
Non, l’enseigne est posée : c’est La Maison Jacobins. Je voulais quelque chose de moins familier, avec une cuisine plus travaillée.

Tu revois le Cédric, en plein Covid, à ce moment où il est prêt à lâcher
son job pour reprendre un restaurant, qu’est-ce que tu lui dis ?

Quand on sait tout ce qui s’est passé, je lui dirais « Reste dans ta filière, tu as un bon poste, un bon salaire ». Mais en voyant la finalité, j’y retourne ! Je vis pour entreprendre et kiffer…


Quelque chose à ajouter ?
Il faut croire en ses rêves. Si tu as envie de vivre ta vie, il faut la vivre !


Questions du RH
Tes qualités :
» Never give up ! : ne jamais rien lâcher
» Être conquérant
» Être autonome et toucher à tout.
Tes défauts :
» Je vois toujours le côté positif. Du coup j’ai tendance à être trop gentil.
» À force d’être autonome, j’ai parfois du mal à déléguer. Ça se travaille !
Chiche ou pois chiche ?
» Je suis végan-flexi, alors pois chiche !
En remplacement de quoi peut-on utiliser l’eau de pois chiche – aussi appelée aquafaba ?
» Je ne connaissais pas le terme, mais je remplace le blanc d’œuf par de l’eau de pois chiche dans la mousse au chocolat : c’est une tuerie !

Cédric Guy, La Maison Jacobins
4, place Edgar-Quinet, Bourg
& 04 74 24 75 93 Insta et Facebook
Bar et restaurant midi et soir,
du mardi 10 h jusqu’au samedi 1 h.
Le lundi, c’est bar uniquement