Posté le 4 mai 2023 par La Rédaction

L’exposition temporaire présente cette année des herbiers avec des
planches de fleurs séchées, mais aussi des créations d’artistes contemporains. Et quelques nouveautés en matière d’accueil du public.

Elle fut la première femme à faire le tour du monde, travestie en homme, sur le bateau de Bougainville que Louis XV avait envoyé à la découverte des océans. Jeanne Barret, originaire de la Saône-et-Loire, accompagnait dans ce périple son amant, le botaniste Philippe Commerson, qui avait abandonné la Dombes et Châtillon-sur-Chalaronne pour de bien plus vastes horizons. Démasqué à Tahiti, le couple dut débarquer sur l’île Maurice, à l’époque l’île de France où Commerson mourut prématurément. Mais Jeanne Barret put continuer son travail de botaniste dans lequel elle excellait. Au point que, deux cents ans après son odyssée, on a donné son nom à une plante de la famille des magnolias… Le visiteur qui franchira les portes du musée du Revermont aura peut-être en tête la belle figure de cette exploratrice en découvrant l’exposition temporaire organisée cette année autour des herbiers. Une proposition logique dans ce musée dédié depuis sa création à la nature avec son jardin potager apaisant où il est tellement agréable de cheminer…

Les artistes aussi
L’exposition Herbiers. Mémoire végétale, conçue en collaboration avec les Archives départementales, permet de découvrir cent cinquante œuvres, des planches botaniques bien sûr, mais aussi des peintures, aquarelles, sculptures et divers objets historiques des XIXe et XXe siècles. Ne manquez
pas les aquarelles réalisées par des Visitandines du couvent de Bourg-en-Bresse, certaines sont d’une extrême délicatesse. Des artistes contemporains qui placent les végétaux au centre de leurs créations ont été invités à ajouter leur touche à cette exposition qui passionnera grands et petits. Aline Héau présente ainsi des cyanotypes, un procédé photographique ancien monochrome. Didier Boussarie, lui, vous invite à pénétrer dans une manière de cabinet de curiosités où il vous fera découvrir ses créations
à base de toiles d’araignée…

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Plaque de verre du fonds Tournasoud
© Collection départementale des musées de l’Ain

Impossible de l’oublier durant la visite, le musée a été créé dans une ancienne mairie-école ouverte en 1871. Une salle de classe a été reconstituée à l’identique avec les bureaux des élèves, les tableaux noirs, les planches Vidal-Lablache. Il est toujours aussi émouvant pour les grands
comme pour les plus jeunes d’y faire halte. Tout comme de se replonger dans l’exposition Être enfant en Revermont, ce territoire qui fut une terre d’accueil pour les enfants abandonnés et placés par les hospices de Bourg-en-Bresse et Lyon. À noter le « tour d’abandon » récupéré à l’hospice de la Charité, qui permettait aux mères de laisser leur enfant en toute discrétion.

Musée du Revermont, à Cuisiat
& 04 74 51 32 42
Jusqu’au 15 novembre, du mercredi au dimanche,
de 10 h à 12 h 20 et de 13 h 30 à 18 h.
Tarifs : de 4 à 7 €. Gratuit : – de 18 ans


Nouvelle salle pour les « jeunes pousses » et des visites flash

L’arrivée récente d’une nouvelle directrice à la tête des musées de l’Ain, Marina-Pia Vitali, et de Katia Mollet, responsable des deux sites de Cuisiat et de Saint-Cyr-sur-Menthon, a permis de leur donner un souffle nouveau. Cela se traduit à Cuisiat par l’ouverture d’une salle pour les « jeunes pousses » qui accueille les enfants jusqu’à huit ans (et leur famille), avec des coussins et des peluches, des graines à manipuler, des livres et des arbres
auxquels rendre leur feuillage. Des enfants qui pourront aussi créer un herbier idéal, s’emparer d’une mallette d’apprenti botaniste, etc. À noter aussi depuis cette année des visites flash de 15 minutes conduites par un des médiateurs du musée, et la création d’un sac de jeux pour les familles.